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CACP

L’offre de transport en circuits alimentaires courts et de proximité : adaptation des offres professionnelles de fret existantes et émergence de nouvelles offres

Les circuits alimentaires courts ou de proximité (CACP) connaissent d’importantes recompositions. D’un point de vue logistique, le poids des coûts et temps passés à la livraison conduit certains producteurs en circuits courts à repenser leurs organisations logistiques (Blanquart et al, 2015). Parmi les leviers organisationnels, l’internalisation ou l’externalisation des livraisons est au cœur des questionnements. La question « Make or buy » est relativement nouvelle au sein des circuits courts, alors même qu’il s’agit d’une question fondamentale pour les enseignes dont l’activité logistique constitue un maillon essentiel de leur chaîne de valeur.

Si à l’échelle des exploitations individuelles, le recours à des transporteurs professionnels reste encore marginal, le moment de livraison pouvant être considéré comme celui de la proximité relationnelle avec la clientèle, les collectifs d’agriculteurs en circuits courts illustrent d’un intérêt plus important pour la question. Parmi les initiatives existantes, on recense aussi bien un essor des pratiques de covoiturage de produits entre producteurs (Raton, Gazull, 2019), valorisant ainsi les ressources existantes en véhicules, que l’organisation interne des livraisons au sein de groupements de producteurs (véhicule et chauffeur commun en CUMA[1]), jusqu’à l’organisation de services de livraison dédiés, au sein de groupements d’épiceries par exemple[2] (figure 1). Enfin, sur les plateformes physiques qui émergent autour des circuits courts (restauration collective, approvisionnement local et bio), le recours à des transporteurs professionnels devient de plus en plus incontournable compte tenu des volumes croissants (Bouroullec, 2020) et on voit apparaitre également des initiatives de création d’une activité de transport au sein d’entreprises d’insertion.

Ces constats font émerger deux grandes questions :

  • Comment les transporteurs professionnels perçoivent-ils ces flux, circuits ? Comment les caractérisent-ils et dans quelle mesure proposent-ils, en réponse, une offre adaptée ?
  • Outre l’offre installée, nous observons l’émergence de nouvelles entreprises de transport. Ce phénomène est encore récent et sans doute pas d’ampleur, pour autant il interroge : dans quelle mesure la spécificité des flux de marchandises en circuits courts renouvelle l’offre de transport ?

Ce projet de recherche, financé par la DGITM, est porté par Gwenaëlle Raton et mené avec Pétronille Harnay (SPLOTT) et Aline Alauzet (MODIS). Il a commencé en janvier 2022 et se termine en Novembre 2023.

Contact : Gwenaelle RATON & Pétronille REME-HARNAY


[1] Coopérative d’Utilisation du Matériel Agricole

[2] Exemple du GRAP à Lyon