Axe "Production du transport et travail"
Ces travaux analysent l’organisation des systèmes de transport, de la production des services de transport à l’organisation du travail qu’elle implique. Ils se focalisent sur les stratégies des entreprises de transport (internalisation/externalisation) et des entrepôts logistiques (organisation de la production et gestion des ressources humaines). Nous cherchons à observer et décrire cette production via des analyses qualitatives (observations, entretiens) et quantitatives (enquêtes chargeurs, données d’entreprises de messagerie). La production de transport est appréhendée à la fois au niveau de l’opération de transport (tournées d’enlèvements et de livraisons dans la messagerie) mais également dans la séquence qui consiste à passer d’un véhicule à un autre (cross-docking dans les plateformes de messagerie) ou d’un mode à un autre (gestion des opérations de transbordement dans les plateformes multimodales).
Nous examinons et évaluons les pistes de développements et de changements technologiques (platooning, autoroutes électriques…). Nous tentons aussi de montrer que les plus grands groupes de transport externalisent la production du transport à l’extérieur des entrepôts, et ce, massivement (90% en Ile-de-France) mais préfèrent le recours à l’intérim au sein des entrepôts. Ces choix ne sont pas sans conséquences sur l’évolution des métiers (conducteurs-livreurs, coursiers, préparateurs de commande, manutentionnaires etc.). La plateformisation de l’économie des transports contribue également à modifier l’organisation du transport et du travail. Nous cherchons à analyser ces transformations et leurs implications sociales, économique et juridiques.
Publications récentes ayant contribué aux travaux de l'axe
- Rème-Harnay, P. (2020). Comment les plateformes numériques accroissent la dépendance dans les relations de sous-traitance: le cas de la livraison à vélo. Revue française de socio-Economie, (2), 175-198.
- Rème-Harnay, P. (2020). Dépendance économique dans les relations de sous-traitance: quels critères? Le cas des chauffeurs-livreurs de la messagerie. Droit et societe, (1), 189-209.
- Munduteguy, C. (2020). From allocation to restoration of resources: exploring how a foreman manages work flexibility. Le travail humain, 83(3), 201-233.
- Heitz, A., Launay, P., & Beziat, A. (2019). Heterogeneity of logistics facilities: an issue for a better understanding and planning of the location of logistics facilities. European Transport Research Review, 11(1), 1-20.
Projets de recherche contribuant aux travaux de l'axe
- Une partie du projet européen SEAMLESS vise à identifier les verrous susceptibles de limiter ou d’empêcher le développement du navire autonome dans le transport de fret en Europe
- Le projet COUT ENTREPOSAGE, financé par le MTES, porte sur la connaissance des coûts d'entreposage. Ces coûts sont aujourd'hui très mal connus. Or, ces coûts sont un déterminant essentiel des chaînes logistiques et notamment de leur fragmentation, ainsi que de la performance logistique globale en France.
- Le projet ANDAKE (Logistique amont, extension des réseaux de production automobile et dynamiques de développement des métropoles asiatiques), est une Action incitative à la Mobilité et à la Coopération Internationale (AIMCI) de l'ANR I-site Future. Les travaux de recherche s’intéresse au rôle des prestataires logistiques (3PL : Third Party Logistics) dans les réseaux de production des constructeurs automobiles dans les pays en développement d'Asie orientale.
- Le projet ANR AGIRE (Aide à la Gestion Intelligente des Ressources dans les Entrepôts) propose de développer des outils d'aide à la décision pour la gestion dynamique des ressources humaines dans des entrepôts fournissant à la fois des points de vente (B2B) et des clients finaux (B2C). A la différence des outils existants, ce projet propose de ne pas se limiter à l'efficacité de l'ensemble de la chaîne logistique mais d'intégrer également aux modèles de décision les conditions de travail afin de réduire la pénibilité.
- Le projet UBERISATION, financé par le MTES et la DGITM, s'intéresse à l'ubérisation dans le secteur des transports routiers de marchandises. Ce projet est en particulier axé sur trois secteurs : le colisvoiturage, la course urbaine et les bourses de fret. Il vise à analyser les formes que prend l'ubérisation pour chacun d'eux, identifie les acteurs concernés, questionne les types de modèles économiques que suppose l'ubérisation et envisage son impact sur le secteur.