TRM
TRANSPORTS ROUTIER DE MARCHANDISES
Ces travaux ont été financés par le MEDDE, DGITM entre 2015 et 2017 et coporté par Corinne Blanquart, Patrick Niérat et Pétronille Rème-Harnay .
Résumé du rapport final :
Selon les comptes des transports (2017), le transport routier de marchandises représente 85 % des tonnes-kilomètres du transport terrestre intérieur en 2016, le reste l’étant par voie fluviale ou ferrée, ou par oléoduc. Environ 76 % des tonnes-km réalisées sur la route par les entreprises françaises le sont par des entreprises du transport routier de fret (compte d’autrui). Si l’on connait, par les enquêtes annuelles entreprises puis les enquêtes ESANE, un certain nombre de données quantitatives sur ces entreprises (chiffres d’affaires, effectifs, EBE), on en sait toutefois encore peu sur leurs logiques économiques, si ce n’est celles des grands groupes qui focalisent largement l’attention.
Le projet « Transports routiers de marchandises » réalisé entre 2015 et 2017 au sein de l’équipe SPLOTT vise à améliorer la connaissance des entreprises de transport routier de marchandises et plus précisément de leurs stratégies économiques, en mettant l’accent à la fois sur leurs contraintes (économiques, environnementales, techniques, légales etc.), les déterminants de leurs performances mais aussi les évolutions de la demande auxquelles elles sont confrontées, l’activité de transport de marchandises étant dérivée et dépendante des systèmes productifs.
Un premier volet, porté par Patrick Niérat, concerne les entreprises de transport de longue distance. À partir de cinq monographies, il s'agit de comprendre le quotidien de ces entreprises et d'apprécier leurs performances. Sont abordés la sous-traitance en longue distance dans une logique spatio-temporelle de gestion d’une flotte de camions ; le groupage pour l’acheminement des palettes ; les pré- et post-acheminements routiers chez un transporteur utilisant une offre de transport combiné, parcours qui contribuent très fortement à la rentabilité d’une offre de transport combiné.
Un deuxième volet, porté par Pétronille Rème-Harnay, s’est intéressé aux petites entreprises de transport (moins de 250 salariés, moins de 50 millions de chiffre d’affaires) qui opèrent dans le domaine de la messagerie urbaine. Nous avons examiné les relations de sous-traitance qu’elles entretiennent avec les grands groupes qui dominent le secteur. Si la sous-traitance peut être vécue comme une véritable planche de salut, garante de la survie de l’entreprise, elle peut néanmoins se muer en rapport de dépendance. C’est effectivement le cas dans l’enquête menée auprès de 67 entreprises de transport sous-traitantes de la messagerie urbaine. Plus de la moitié travaillent pour un donneur d’ordre unique, la proportion moyenne du chiffre d’affaires réalisé avec le principal donneur d’ordre est de 78%. Cette dépendance n’est pas sans engendrer un certain nombre de difficultés : le secteur présente un taux de défaillance des entreprises presque deux fois supérieur à celui du reste de l’économie, le recours au travail illégal est massif, il existe une rigidité forte des prix à la hausse, autant de difficultés qui entretiennent la dépendance. Les PME de transport utilisent pour les surmonter un certain nombre d’outils (spécialisation, regroupement, achats groupés, location au lieu d’achats etc.) mais les investissements en VUL propres restent très limités et le turn over de ces entreprises grandissant.
Un troisième volet, porté par Corinne Blanquart, a considéré les enjeux liés à l’évolution du e-commerce pour la logistique et le transport de marchandises. Il éclaire les évolutions nécessaires des organisations logistiques et de transport des e-commerçants, avant d’envisager les mutations des prestations associées et des acteurs du secteur. L’enjeu est la durabilité du transport de marchandises en ville sur laquelle cette partie conclut.
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Corinne Blanquart, Patrick Niérat, Pétronille Rème-Harnay